Helene Larrive, commentaire (lien) Aujourd'hui 18H38
A propos de l'article (lien) de Gilles Devers (actualité du droit)
qui s'insurge -à juste titre- contre la condamnation à seize ans de
prison d'un patient souffrant de schizophrénie, il s'agit de celui qui a
poussé sous le métro un homme qui en est mort... et déplore qu'il ne soit pas "soigné" en HP.
(Lien avc l'article de "fabrication de la maladie psy)
Politiquement incorrect, ça me laisse, non de marbre, mais de pierre du pont du Gard. C'est une c. de la justice OK mais les hôpitaux psy, mmm ? Souvenirs d'il y a quelques années : des locaux sordides, sales, 100 malades, parmi lesquels des alcooliques hard en désintox faisant régner la terreur, des trisomiques gentils dont ils se servaient comme boy, un peu encoprétiques aussi, nobody is perfect, un obsédé qui montrait son truc à qui voulait bien et surtout qui ne voulait pas et s'activait avec longuement, et THE "jet psy" super sapé deux fois par semaine [et encore seulement quand ses "conférences" partout, aux USA et ailleurs lui en laissaient le temps] pour "vérifier" les ordonnances (jamais d'"entretien" avec les "malades" ou seulement s'il y avait eu un clash; entretien, si l'on peut dire, 3 minutes chrono, on voyait tout à travers la vitre de l'aquarium, il y avait le "malade" et quelques soignants debout à droite et à gauche, et en face, THE psy.. si bien que ça ressemblait plus à un référé judiciaire qu'à un dialogue avec un psychothérapeute), une jeune fille pas malade du tout mais dont personne ne voulait, quelques débiles légers inamovibles (l'étaient-ils avant ou était-ce un effet des médocs?) plus une ou deux femmes battues qu'on ne savait où mettre également, droguées, l'air vague comme tous*... et pour gérer ça, des aides soignantes ou infirmières seules présentes, et en le cas, dévouées nuit et jour, qui prenaient depuis les cacas du trisomique, les sécrétions de l'obsédé en passant par le réconfort nocturne de tous. C'était Sainte Anne, en 85, lorsque j'y effectuai une étude.
Réponse d'Ambre : "la jeune fille dont personne ne voulait, c'était peut-être moi."
Ma réponse:
Plus grave, elle n'était plus scolarisée depuis son séjour (6 mois et rien ne disait quand il finirait!!) n'avait accès à aucun livre.. avant elle préparait un CAP technique, cuisine? employée de restaurant? de collectivité? en tout cas ça l'ennuyait.. et elle n'avait depuis tout ce temps plus aucune activité sauf la télé, ni visites; du reste, même si elle y aurait été autorisée, elle ne "sortait" jamais dans le "hall" au rez de chaussée dit "cafétéria" où les malades recevaient leur famille, l'endroit le moins moche du lieu, vaste, avec des tables et des chaises -hideuses- et d'une saleté absolue, gobelets renversés, cendriers débordants, mégots et déchets d'aliments au sol... et non sans danger (je m'y suis faite agresser sans rien avoir vu venir par une femme élégante BCBG, athlétique, tout à fait insoupçonnable qui, sans aucun signe avant coureur, s'est approchée de moi, je pensais qu'elle voulait me demander du feu... et m'a collé deux baffes retentissantes puis s'en est retournée s'asseoir devant son café comme si de rien n'était. Aucun infirmier, personne, elle aurait pu me massacrer. En principe les "malades" autorisés à descendre étaient sans dangerosité.. sauf que la surveillance au premier péchait étant donné déjà la pénurie de personnel.)
C'est tout ce dont je me souviens, avec un jeune type au visage typique du syndrome des enfants d'alcooliques, très gentil, lui aussi dont personne ne voulait, qui était là depuis "toujours" disait-il, il voulait dire 5-6 ans? et qui suivait tous les visiteurs (et moi-même), débordant d'affection, un peu pesant ; il refusait que la personne sur laquelle il avait jeté son dévolu parlât à un autre, s'interposait sans que l'on puisse le tirer et lorsque l'infirmière le grondait et l'obligeait à rejoindre sa "chambre", avait pour habitude, de loin, de montrer son derrière à son ou sa "rival/e". Voir le cas "Anita" ou "le syndrome de Stockholm" (lien.)
* Une mine d'or pour les labos que ces "malades" qui n'ont pas le choix et que l'on oblige à ingurgiter des tonnes de médocs au point qu'ils en deviennent accro même une fois libérés (lien.) Aussi gravement qu'à une drogue, il me souvient notamment d'un homme surexcité hurlant et suppliant frénétiquement l'infirmière de lui donner "son" témesta -forte- juste un comprimé etc... Poignant.
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