lundi 20 décembre 2010

Commissions d'autorisation de mise sur le marche, un monde fermé.. TRES !

UNE MERE ABUSIVE


Votre santé part en couilles (lien) Facel Vega
Par le biais de l'argent, l'industrie pharmaceufrique pèse sur les pouvoirs publics, les médecins, les malades (en fait, sur tous) d'un poids pharamineux. Son principe, comme dirait Desproges : "je-m'occupe-di-tout tou-s'occupes-di rien". De fait, elle prend la place de l'Etat pour financer la formation continue des toubibs, l'organisation de salons, de concours blancs à la fac, conférences, colloques, débats etc...  et attend exige un retour sur investissement à la hauteur de sa mise, du bon marketing qui au bout du compte lui rapporte gros -gros en la matière signifie des centaines de millions de dollars-. Quant à l'Etat dont ce serait le rôle, il n'a pas les moyens ou la volonté de s'en charger: de fait, il perd gros -notre argent-. Cercle vicieux. Exemples. 




LES PORTES TOURNANTES ENTRE LE PUBLIC ET LE PRIVE...  mélange de genres propice à ? devinez

La "Commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments", organisme public dépendant de l’"Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé" ou AFSSAPS est à 80% financée par les labos (privé)... qui en bonne courtoisie sont invités aux séances décidant de l'autorisation de mise sur le marché des médoc (!).. Celui qui paie étant toujours celui qui décide, ou du moins a-t-on envers lui tous les égards qu'il mérite, 95% des "candidats", comme ça se trouve ! sont acceptés et les dossiers de la commission ne sont pas publics. C'est à peu près comparable à un jury de bac dont les profs et la logistique seraient financés par un groupe tout puissant de parents d'élèves-candidats qui lors des délibérations, s'assiéraient à la même table que ses membres... et qui n'aurait de comptes à rendre à personne.

Les études préalables sur les molécules-candidates ont été effectuées par les labos eux-mêmes, de surcroît de manière.. rapide (cf Philippe Even, vidéo). C'est à peu près comparable à un élève qui se présenterait au jury avec sur son livret scolaire des appréciations qu'il aurait lui même apposées. Elles ne durent parfois que trois mois et posent de lourdes questions (voir cinq chapitres plus loin: "Tests, testeurs et cobayes.") Et il arrive que les résultats soient faussés (cas attesté de Mercks, qui a "omis" un ou deux infarctus pour le Vioxx!) Malgré son nom, un nouveau médicament n'est la plupart du temps pas "nouveau" mais une simple version (mettons, un "fils") d'un autre existant déjà, légèrement modifié (présentation en gélules au lieu de comprimés par exemple)... et il pallie... pas tant la maladie que la perte des bénéfices du labo lorsque malencontreusement le "père" va sous peu tomber dans le domaine public. Ainsi l'Etat se prive-t-il lui-même des recettes du générique au profit de l'industrie privée. Il se "vole" et nous avec. Joli cadeau aux firmes.


UN MONDE FERME. NUL N'ENTRE ICI S'IL N'EST "PHILOLABOPHE"

La "haute autorité de santé", HAS (domaine public) qui évalue de 1 à 5 l’amélioration du service médical rendu du médicament dite "ASMR" (5 = 0 amélioration, curieuse notation) missionne à ces fins des experts (privés) qu'elle paie fort mal... et qui sont pour la plupart reliés (salariés) des labos... qui les paient fort bien : soit ils travaillent, soit ils ont travaillé, soit ils travailleront pour un ou plusieurs... dont ils seront à un moment donné chargés de tester les produits.. et réciproquement, lorsqu’ils sont fréquemment sollicités par la HAS, ils seront souvent ensuite recrutés par les firmes testées : ça tourne rond. Le principe ouvertement proclamé est qu’un expert qui n’est pas relié à des labos est forcément incompétent (?!) Donc, sur un CV de candidat à l'expertise, le fait qu'il soit ou ait été salarié d'une ou de plusieurs firmes est, ô stupeur, un atout et non un empêchement dirimant : il n'y a plus à s'étonner qu'ils le soient presque tous. Un monde fermé d'amis, d'obligés, de serviteurs, de serfs et de cobayes (nous). A présent il est vrai, les missionnés doivent obligatoirement signaler leurs liens économiques avec les entreprises et lorsqu’un médoc passe en commission, les experts reliés au labo demandeur, en principe, quittent pudiquement la salle (du coup, parfois il n'en reste quasiment plus)… belle hypocrisie car les services peuvent évidemment être collégiaux [je laisse passer le "boostbitol", tu me laisses le "jeménerveplus"].. et même dans ce monde-là, tous les liens ne sont pas financiers, en moins romanesque "Roméo et Juliette" [cf "Marianne"] s'y joue aussi! On est mal placé pour juger son patron. Son épouse, encore plus. De fait, certains médicaments n’offrant aucun intérêt sont néanmoins autorisés, exemple le Plavix, (star de Sanofi) qui agit à peu près comme l’aspirine mais coûte 27 fois plus cher -c'est la sécu qui morfle-. Sur 100 nouveaux mis en circuit, ceux qui apportent réellement une amélioration se comptent sur les doigts de la main et les médoc-cancres (Amsr 0) sont 83%. 





PRESCRIS ET NE CHERCHE PAS LA PETITE BETE.

 DES STRUCTURES DE "PHARMACO VIGILANCE"

AFFECTEES DE CONSTIPATION CORIACE



Les structures de contrôle dites de pharmaco-vigilance, mot bien sonnant, sont ultra secrètes... y compris ENVERS LES MECECINS traiteurs aussi mal traités sur le plan de l'info que les traités. Tout tient dans la définition de "Prescrire" : une revue médicale indépendante qui, je cite, "analyse les données cliniques des médicaments afin de fournir aux médecins et pharmaciens les éléments d'une prescription hors influence commerciale "    ce qui signifie, aussi extravagant que cela paraisse pour le profane, que leur formation étant essentiellement assurée par les labos, pas plus que le vulgum pecus, ils  ne connaissent objectivement les produits qu'ils ordonnent. Ca ne rassure pas. 

Anecdote : mon père, 80 ans, sur médicamenté ayant fait un malaise grave après avoir pris un calmant, lorsque j'en avertis le médecin le lui ayant prescrit, celui-ci, intéressé, nota soigneusement, proposa de diminuer la dose ("Et si on le lui enlevait?".."Vous avez peut-être raison"). Je crus constater en effet qu'il ne savait pas trop lui-même les risques pour un homme âgé de 60 kg à peine et me laissait le soin de les évaluer. 

Ces données se trouvent d'abord dans les comptes-rendus des essais cliniques (évaluant empiriquement leur innocuité et efficacité, et dont on verra plus loin le peu de fiabilité) essais dont certains sont publiés, d'autres seulement fournis aux agences chargées d'autoriser leur mise sur le marché.. puis, une fois mis sur le marché, c'est à dire dans certains cas lorsque le mal est fait, il y a les rapports de pharmacovigilance ou Psurs qui les "suivent" (comment? Par le biais des prescripteurs. De quelle manière? A voir).. évaluant leurs risques lorsqu'ils sont utilisés à grande échelle. Ici, l'échantillonnage étant infiniment plus important, ils sont essentiels. Ces rapports sont notifiés aux organismes chargés de rassembler les déclarations de pharmaco-vigilance... lesquels sont ou seraient censés les transmettre aux toubibs.. (?) enfin il semblerait, afin qu'ils arrêtent  de prescrire au cas où ils auraient pointé un couac...

Et bien NON, justement, c'est là que ça bloque : l'Ema (agence européenne du médicament) refuse de faire redescendre l'info aux médecins. Prescris et tais-toi. Cou couche panier. "Or -je cite la revue- l'existence d'effets indésirables graves voire mortels (1) dans le cas de plusieurs médicaments largement prescrits était repérable dans les résultats des essais cliniques ou dans les Psurs."   Cette omerta de la part de l'EMA est donc criminelle.



C'est ainsi que la revue a dû porter plainte (lien) pour, je cite des "refus répétés de fournir aux médecins des informations sur 5 médicaments à balance bénéfice-risques défavorable"... des super-cancres au score < 0. De même, lors de la menace de grippe, Philippe Foucras et 1000 autres médecins se sont battus en vain pour obtenir des données fiables sur l'"épidémie" et sa gangerosité -je laisse- ; le Tamiflu, une mine d'or car on devait en prendre avant d'être malade et longtemps -risques repérés au Japon où il fut massivement utilisé, chez des ado, avec plusieurs suicides- et sur le vaccin censé protéger leurs patients... qu'ils devaient ordonner. Mais qu'on se rassure, il semble que les chiffres soient actuellement disponibles (!)

Donc, redite, pour burlesque que cela paraisse, le prescripteur n'est pas plus informé que le veau. Une sorte de constipation résistante de l'Ema qui "garde" ce qu'on lui a transmis ou évacue au compte goutte, les documents -parfois- obtenus étant en grande partie censurés juste là où ça devient intéressant comme dans les films les scènes sexuelles. L'Ema est très pudique, très retenue. La raison avancée ? Devinez : "la protection du secret commercial."   Là au moins, c'est clair.

(1) Parmi ceux-ci : le rofécoxib (ex-Vioxx) anti-inflammatoire ; le rimonabant (ex-Acomplia) et le benfluorex (ex-Mediator) à visée amaigrissante ; la cérivastatine (ex-Staltor) hypolipémiant etc... qui ont été retirés du marché ces dernières années.


Proposition du candide : sans même qu'il soit question des médecins-prescripteurs, certes les premiers concernés et en ce sens la lutte de "Prescrire", de Formindep.. est à saluer, mais ne devraient-ils pas être rendus publics, ces Psurs ? Disponibles en kiosques? Dans les salles d'attente des toubibs à la place de Voirie ou France-samedi ? Après tout ce sont nos abattis. Autre proposition: prendre le moins de médocs possible.


Pour résumer, le mot d'ordre des labos, soutenus par les structures de "contrôle" protégeant leurs "secrets commerciaux" est "Prescris et tais-toi" ou "Puisqu'on te dit que c'est bon, tu vas pas t'em. à lire des rapports, il y a des clients qui t'attendent"... c'est à dire, toujours, "Je m'occupe de tout, tou s'occupes di rien" (sauf de prescrire) : le cheval aveuglé, avec sa carotte -ou sa botte de carottes tout de même car c'est une bête puissante consciente de sa valeur- devant le chanfrein, tire allègrement la bétaillère surchargée. Au bout: l'argent.


Leur prix à présent. Il est fixé par une Commission où les représentants de l’Etat ne sont pas majoritaires et ont peu de pouvoir... en fait, directement par les labos eux-mêmes. Lorsqu’un médicament star (précisons : du point de vue du profit car il peut tout à fait avoir 0 sur l'échelle de Richter) va tomber dans le domaine public, il arrive que les firmes, peu avant, en fabriquent une déclinaison "nouvelle" -en réalité presque identique- et en inonde le marché afin de scier les pattes au générique. Ou baissent les prix du princeps pour que les clients habitués n'aillent pas chercher ailleurs. Certains pharmaciens, il est vrai, d'eux-mêmes, leur proposent le générique. Une minorité.



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