vendredi 24 décembre 2010

Conflits d'intérêt, les médicaments, des garnements à surveiller de près

Juste pour le fun, une image

Que diriez-vous d'un jury de bac qui serait financé par un groupe de parents d'élèves tout-puissant qui s'inviterait à la table des délib... dont les candidats auraient eux-mêmes apprécié leurs mérites sur dossier, et les membres, pour la plupart, seraient leurs salariés ou des proches... jury qui systématiquement s'honorerait du score-record de 95% de reçus (tu m'étonnes) et n'aurait de comptes à rendre à personne ? Un gag ? Non.


C'est exactement ainsi que fonctionnent les "jurys" des médicaments dits "Commissions d'autorisation de mise sur le marché" [notez qu'il n'est pas ici fait mention d'efficacité mais de marché] et le risque n'est pas de voir indûment attribuer un diplôme à des cancres  confirmés, mais vital : ainsi met-on en circuit des produits rentables à 100% mais inefficaces à 85% -parfois tout de même remboursés-.. toxiques souvent, avec des couacs retentissants de temps en temps -du moins reconnus- et des aléas, toujours.. dont le plus cocasse est de générer les pathologies-mêmes qu'ils sont censés prévenir ou guérir. L'infiltration ne touche pas seulement les médecins, mais aussi les journalistes spécialisés, ainsi que le montre cette vidéo désopilante.

"Primo non nocere", la devise d'Hippocrate...

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S'ils ne sont pas malades, où va-t-on?
 une vidéo du "Docteur Knock
(1° scène de Knock avec le pharmacien) 

On se croirait dans la pièce de Jules Romain (Le docteur Knock). Ces liens burlesques entre deux instances dont l'une est censée juger de l'autre ont des conséquences énormes : le préjudice des hors-sérail donc de  tous est immense : ainsi le professeur le Gall et son équipe [qui travaillent depuis des années sur les thromboses] se vit-il refuser la bourse nécessaire à la poursuite de ses recherches par une commission où siégeaient des membres de Sanofi... qui possède, entre autres, dans son écurie de pur-sang... des médocs anti thrombose !
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Chaque année 130 000 hospitalisations sont dues aux médicaments (soit 3 %) qui tuent 18 000 victimes, 2 fois plus que la route. Ces décès sont souvent évitables. Au-delà des médicaments, c’est toute la définition des soins et même des maladies qui est polluée par des intérêts qui ne sont pas ceux des patients. Combien d’hommes et de femmes ont-ils été  maltraités pour un cancer de la prostate ou du sein qui n’était que surdiagnostic dû à un dépistage intempestif lourd de conflits d’intérêts ? Combien de vieux (cf un cas poignant,  celui de mon père, (lien) dramatiquement banal) sont-ils utilisés comme  cobayes pour des traitements anti-Alzheimer inefficaces grevés de contre-indications et d’effets secondaires ? (Philippe Foucras http://senat.2010.) Voici une liste non exhaustive des plus dangereux.

Actos (pioglitazone)
Traitement du diabète. Cf Avandia, retiré du marché. Vise à augmenter la sensibilité à l'insuline. Efficacité "faible". Effets indésirables: œdèmes maculaires, fractures osseuses, insuffisances cardiaques risques accrus de cancers de la vessie. Remboursé à 65%.


Adartrel, Requip (ropinirole)
Indication : sommeil perturbé, et à haute dose, maladie de Parkinson. Effets indésirables : nausées, comportements impulsifs, libido exacerbée, hallucinations, paranoïa, syncopes.. alors qu'il s'agit au départ de résoudre un problème relativement bénin. Risque de voir augmenter les symptômes après une première phase d'amélioration.


Di-Antalvic (Sanofi-Aventis)
Antidouleur vendu depuis plus de 40 ans censé plus efficace que le Doliprane. Trouble psychiatrique et cardiovasculaire, arrêt cardiaque. Plusieurs centaines d'overdoses mortelles. Le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse ont interdit tous les médicaments de ce type il y a plusieurs années, l'Europe, en juin 2010, les Etats-Unis le 19 novembre. Remboursé en France à 65%. Son retrait définitif est programmé... pour septembre 2011.


Hexaquine (quinine et thiamine)
Indication : crampes musculaires. Effets secondaires : troubles du rythme cardiaque, baisse du nombre de plaquettes, réactions allergiques sévères. Une centaine de morts aux États-Unis où elle n'est plus prescrite. Selon la FDA, un trouble bénin et temporaire ne justifie pas l'usage d'une substance si dangereuse. En France, il est toujours autorisé et partiellement remboursé (à 15%).

Intrinsa (testostérone)
Indication : baisse du désir chez les femmes après castration. Ce patch n'a pas été autorisé aux Etats-Unis en raison de sa faible efficacité et de ses nombreux effets indésirables : virilisation, troubles hépatiques et cardiovasculaires, prise de poids. Il a toutefois été autorisé en France début 2007.


Ketek (télithromycine)
Indication : infections respiratoires. Pas d'efficacité clinique supérieure à des antibiotiques connus. Expose à de nombreux risques en cas d'association avec d'autres médicaments. Graves effets secondaires : risque d'aggravation d'une myasthénie, de pertes de connaissance, de troubles visuels, de troubles du rythme cardiaque et d'atteintes hépatiques.


Nexen (nimésulide)
Indications : l'arthrose et les règles douloureuses. A l'origine de troubles du foie parfois mortels connus depuis de nombreuses années. La Finlande et l'Espagne l'ont retiré du marché dès 2002 à la suite de cas d'hépatites fulminantes. L'Irlande en 2007. Les autorités européennes réévaluent actuellement cet antidouleur pour la 3° fois ! Le fabricant est chargé de recenser les cas de greffes du foie qui pourraient y être liées. Les mêmes instances ont pourtant déjà reconnu clairement, l'an dernier, un surcroît de troubles hépatiques graves.

Roaccutane
indication : acnée. Effet secondaires indésirables, dépression, suicide, troubles oculaires http://www.lepost.a-l-intention-d-une-amie-roaccutane.html#reactions


Vastarel (trimétazidine)
Indications : vertiges, acouphènes, angines de poitrine, troubles du champ visuel. Commercialisé depuis plus de 40 ans, ce médicament très utilisé par les personnes âgées a vu ses indications thérapeutiques s'étendre au fil du temps, sans preuves de son efficacité. Effets indésirables inquiétants : troubles de la marche, jambes sans repos, syndromes parkinsoniens. Délivré sur ordonnance, il est remboursé à 35%.


Zyprexa (olanzapine)
Indications : schizophrénie et troubles bipolaires. Le fabricant a reconnu, en 2003, que le Zyprexa pouvait provoquer une obésité sévère. En 2007, il a précisé sur les notices des boîtes vendues aux Etats-Unis que la survenue d'une hyperglycémie (un des symptômes du diabète) était plus fréquente qu'avec d'autres médicaments. Or il s'agit d'un traitement au long cours, voire à vie. Plus de 28 000 patients américains ont été indemnisés par la firme pour obésité, hyperglycémie ou diabète.


Zyban (bupropion)
Indication : sevrage tabagique. Substance proche des anorexigènes comme le Mediator. Efficacité incertaine. Pas supérieure aux gommes à mâcher. Effets indésirables : hypertension artérielle, suicide.
Champix (idem)


Multaq (antidouleur). Effets secondaires indésirables (hépatiques). 

Naproxène
(anti inflammatoire). Effets indésirables : digestifs. 

Liste non exhaustive ! voir la liste complète ici (lien)
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Mise à jour le 4/2/2011

 Des garnements à surveiller de près. L'afspafft veille mais


Le 1/1/2011, présentée et commentée par Bruno Toussaint, de "Prescrire", extraits de la liste des 77 médicaments sous surveillance publiée par l'agence française du médicament (Afssaps.) 

Un rapport obscur
On a vu avec Mediator [les résultats] du silence et la passivité qui se mesurent [..] en milliers de victimes jusqu'à la mort. L'ampleur du désastre est [reliée…] à la rétention d'information [..] et à la diffusion d'informations erronées [..] Les médicaments [..] doivent être sujet de débat permanent dans la société.
La publication de la liste des 77 sous surveillance par l'Agence française des produits de santé le 31/1/2011 est un essai maladroit d'un [organisme plus] habitué aux relations confidentielles avec les firmes qu'à la communication publique avec les patients, [davantage] centré sur la réglementation [que] sur les soins. Cette liste est confuse et malgré le délai pris pour la publier, elle est livrée [..] sans analyse des alternatives ni prise en compte du progrès ou non-progrès apporté [..] bien que les effets indésirables soient à évaluer au regard des bénéfices situation par situation [.. De plus] la liste est hétérogène. Elle comprend: 
1° des médicaments qu'il est urgent de cesser d'utiliser car leur balance bénéfices-risques est [..] défavorable même s'ils sont encore munis d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France ou en Europe. [Italiques dlr]
- la quinine dans les crampes, risques mortels […] retrait d'autorisation en 1995 aux États-Unis d’Amérique !
- pioglitazone [risque..] de cancer de la vessie sans avantage sur d'autres médicaments du diabète.
-nimésulide [risque..] de graves atteintes du foie sans avantage sur d'autres anti-inflammatoires [..]
- bupropione, amphétaminique sans avantage sur la nicotine mais beaucoup plus dangereuse[Italiques dlr]
- agomélatine sans efficacité antidépressive [..] mais dont les risques à long terme sont mal cernés.
Il n'y a pas lieu de surveiller particulièrement ces médicaments, il y a lieu de les retirer du marché [..] C’est un gaspillage des ressources collectives [ndlr et faire courir un risque  aux malades] que de [surveiller les médicaments].
2° des médicaments intéressants qu'il est utile de mieux connaître : imatinib, déférasirox etc...
3° des médicaments de base [..] dont l'intérêt est [..] certain et dont la surveillance est liée à des risques réels [..] contrebalancés par un bénéfice réel et sans meilleure alternative : méthadone, buprénorphine, lévothyroxine.
Pour la protection des patients, l’afssaps doit désormais :
-mettre en garde les patients contre les médicaments plus dangereux qu'utiles sans attendre la fin des procédures [Italiques dlr]
-faciliter la notification aux centres régionaux de pharmacovigilance des signalements d’effets indésirables des médicaments [..]
-[..] communiquer vers les patients et les professionnels de santé sans perdre de temps à protéger les médicaments et les firmes [Ndlr, un seul comprimé dans certain cas a pu avoir des effets catastrophique, cf la thalidomide.]

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