SOLDAT/ES, RABATTEURS ET COBAYES
QU'EST-CE QU'UN/E DELEGUE MEDICAL ?
En quatre images, version école =>
En quatre images, version école =>
version glamour
Version Jacky Kenedy
Version meilleure amie
Version meilleure amie
L’industrie pharmaceutique consacre 2 fois plus d’argent au marketing qu'à la recherche. Sur ces sommes, une partie est consacrée à une profession dont on parle peu et qui ne parle jamais, les délégué/es ou visiteurs médicaux. Un détail : un délégué médical coûte aussi cher aux labos qu'un chercheur, signe qui ne trompe pas: formation, salaire, commissions etc. Ce sont simplement leurs VRP.
Note-anecdote : il arrive que le secret soit apposé par les DM elles mêmes sur leur profession... que je ne découvris que par déduction-intuition d'une relation pourtant amicale, quelque temps après notre rencontre. Ordre était donné de ne pas en faire état sans nécessité.
En majorité, ce sont des femmes -ici le masculin grammatical est particulièrement inadapté-, soldat/es des firmes et courroie de transmission indispensable entre labos, prescripteurs rabatteurs et patients clients, briefées pour un produit et lancées au front en cohortes guerrières mais non moins de charme. Payées au chiffre, plus elles "auront" de médecins et de "bons" [c'est à dire gros prescripteurs] plus elles gagneront, la loi de tous les commerciaux. Leur formation à l'américaine, très agressive -il arrive durant les briefings que tenue de combat, treillis, rangers soient de rigueur!- est illustrée par l'image ci-contre tirée d'un "cours" repris par "pharmacritique" (lien) où les médecins sont figurés... par 4 types d'animaux classés en : moche et idiot (le Dodo) ; suiviste sans-idées (le Mouton) ; gentil et prolifique (le Lapin) ; et prédateur aux dents longues (le Loup) ! Plus hard encore, cette récente vidéo sado maso (lien) "pédagogique" accompagnant une séance de "formation" qui montre une déléguée médicale fouettant un homme nu en lui faisant répéter "je prescris, je prescris" (!) Le rôle dévolu aux médecins: des machines à prescrire à toréer par tous les moyens.
Les DM constituent la synapse indispensable à la circulation de l'influx nerveux [les médocs devenus argent] des labos à l'usine, de l'usine aux pharmacies et, par les soins du bon médecin de famille à qui on ne dit rien, des officines à nos estomacs-foie-reins-cœur
Chaque toubib "coûte" environ 20 000 €/an aux labos, un investissement avisé qui leur rapportera au centmilluple, le chiffre d'affaire généré par un seul prescripteur étant gigantesque..
PETITS CADEAUX ENTRE AMIS
A présent les "cadeaux" sont théoriquement interdits
il est vrai, sauf qu'un visiteur médical, s'il n'a plus droit d'offrir
au médecin qu'il démarche ne serait-ce qu'un stylo à 50 cts, peut en
revanche tout à fait le régaler (exception de courtoisie, forfait de la
firme 50 €/médecin, s'il dépasse, c'est pour lui) et lui procurer un
séjour exotique appelé symposium, colloque ou séminaire de formation, ce
qu'il est aussi d'une certaine manière (!) organisé par le labo pour
"présenter" son produit : un bal des débutantes qu'on veut caser au
mieux quitte à y mettre le paquet.
De plus, cette interdiction de cadeaux n'est pas toujours respectée, du moins par certains labos, les plus puissants (lien), car là aussi il y a le gratin et la "plèbe", enfin c'est une image... comme on peut le voir dans le blog (lien précédent) où une déléguée médicale-Servier défendant sa boîte observe, perplexe, au sujet de "Médiator" que "c'est sans doute une affaire politique, on veut "nous" descendre, et ça ne peut pas venir du gouvernement puisqu'on a financé sa campagne (!) Ca vient d'ailleurs (?!)"... C'est pas beau ça ? Elle n'a du reste peut-être pas tort, le scandale arrivant à point nommé pour plomber la firme avant qu'elle ne soit vendue, Mr Servier n'étant plus tout jeune fringant. Afin de faire chuter son prix.. tel un charcutier-traiteur qui soulèverait une sombre affaire de saucisses de sanglier au moment où l'as labellisé de la saucisse va se retirer... alors que de telles saucisses, il y a toujours eu dans une ville réputée pour leur excellence, ainsi que pour ses pots et ses protestants, à part égale remarquables pour le tourisme. Le business, vous dis-je. Portez le regard... vers la concurrence repreneuse ? ça ne doit pas être difficile à trouver. Sauf qu'il est plus facile de faire chuter un père sans souci saucissier qu'un labo.
Voilà comment des médecins sont recrutés sur ce principe de base fort simple : "qu'ils prescrivent le plus possible".
De plus, cette interdiction de cadeaux n'est pas toujours respectée, du moins par certains labos, les plus puissants (lien), car là aussi il y a le gratin et la "plèbe", enfin c'est une image... comme on peut le voir dans le blog (lien précédent) où une déléguée médicale-Servier défendant sa boîte observe, perplexe, au sujet de "Médiator" que "c'est sans doute une affaire politique, on veut "nous" descendre, et ça ne peut pas venir du gouvernement puisqu'on a financé sa campagne (!) Ca vient d'ailleurs (?!)"... C'est pas beau ça ? Elle n'a du reste peut-être pas tort, le scandale arrivant à point nommé pour plomber la firme avant qu'elle ne soit vendue, Mr Servier n'étant plus tout jeune fringant. Afin de faire chuter son prix.. tel un charcutier-traiteur qui soulèverait une sombre affaire de saucisses de sanglier au moment où l'as labellisé de la saucisse va se retirer... alors que de telles saucisses, il y a toujours eu dans une ville réputée pour leur excellence, ainsi que pour ses pots et ses protestants, à part égale remarquables pour le tourisme. Le business, vous dis-je. Portez le regard... vers la concurrence repreneuse ? ça ne doit pas être difficile à trouver. Sauf qu'il est plus facile de faire chuter un père sans souci saucissier qu'un labo.
Voilà comment des médecins sont recrutés sur ce principe de base fort simple : "qu'ils prescrivent le plus possible".
Regardez le passage du film, rarissime : un tigre blanc du Japon, je veux dire deux visiteurs médicaux, une femme et un homme, qui parlent. Et observez avec quelle simplicité le prof de médecine à l'origine de la campagne d'envergure en faveur des hormones pour femmes ménopausées [sous couvert d'une assoc faux-nez anti cancer... cancer qu'elles favorisent ! ] reconnait que mailings, colloques, retransmis par les médias etc... étaient financés... par les labos producteurs d'hormones eux-mêmes ! Avec un petit "faux" à la clef en prime sur sa déclaration au sujet de son assoc. Normal répond-il sans ciller, c'est toujours pareil, "nous" n'avons pas les moyens de le faire par nous-mêmes, que voulez-vous (!)..
UN REPENTI
La vérification du volume des prescriptions c'est à dire du "boulot" du médecin se fait en pharmacie. (A creuser). Mais le clou est pour la fin : l'homme, depuis renvoyé [il était en charge de vendre ou plus exactement de faire prescrire un produit dont il ne dit pas le nom, grevé d'effets secondaires graves et ne mit pas assez de cœur à l'ouvrage] sans hausser le ton, livre à visage découvert un véritable scoop (lien) : parfois dit-il platement, "ce sont des médecins eux-mêmes qui sont demandeurs". Stupéfaction. "De quoi ?".. "Ils nous disent d'accord, je prescris, mais vous, que faites-vous pour moi ? Tel labo m'a proposé [......] et vous ? "
Pour résumer, quelques médecins cités et d'autres (non exhaustif)
ramant à contre-courant, sauvent une profession bien éclaboussée par des
dérives... dérives inscrites dans le processus lui-même : il est
peut-être naïf de s'étonner (ça coupe le souffle tout de même) que
certains "réclament" -puisqu'on les y a habitués- et aillent jusqu'à
faire jouer la concurrence. L'objet -ici la santé- est certes
particulier, sacré croit-on, mais selon la loi du marché (et ce qu'ils
voient avec les labos), c'est aussi un objet, un objet qui se vend,
et, entre tous, rentable. Le pouvoir étant dans leurs mains, du moins à
ce maillon-là de la chaîne, que certains se comportent parfois en
sordides businessmen est dans la ligne; et de la part de ceux qui les
recrutent, les tacler
est d'assez mauvaise foi. Condamne-t-on les bons élèves ? Restent les
pharmaciens : comment les délégués et/ou labos vérifient-ils que leurs
produits ont bien été prescrits? Les ordonnances ne sont-elles pas en
principe sous le secret? On les voit mal les firmes raquer 20000 €/tête
de pipe sans être sûrs du rendement.
CROITRE, TOUJOURS PLUS
Et
ce n'est pas tout. La règle d'or d'une entreprise est la croissance :
les labos doivent non seulement prospecter et gagner des marchés
existants mais aussi s'étendre, en créer de nouveaux, c'est-à-dire en le cas façonner des maladies présentes mais surtout futures
contre lesquelles ils proposent des traitements préventifs... des
"maladies" de riches et si possible plusieurs à la fois, selon le
principe que les gens bien-portant sont des malades qui s’ignorent. La "dépression", servie à toutes sauces est d'excellent rapport, peu vérifiable et surtout traitable au long, très long cours par des médoc (qui suscitent assez vite une belle dépendance).. de même le "cholestérol"
dont Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur à l'Inserm soutient
que les risques ont été grandement majorés par les lobbies
d'hypolipémiants (non sans danger) suivis par des médecins pressés qui
préfèrent ordonner analyse puis médoc à interroger et palper les artères
de leur patientèle.
____________________________
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire