Article 2
Distilbène : à lire, surtout si votre mère ou grand-mère s'en sont vues prescrire pendant leur grossesse...
Les cordonniers sont les plus mal chaussés. L'apprenti sorcier, nouvel épisode.
21/01/2011 1307 vues
Interview de Marie-Odile Gobillard.
Chercheur
en biologie moléculaire (!) au CNRS, elle fut traitée au dilbestrol à
doses massives pendant ses deux grossesses (et durant toute leur durée) ;
sa fille et son garçon, atteints de troubles psy graves, se sont suicidés l'un et l'autre vers l'âge de 25 ans.
Depuis, elle a effectué une recherche qui pointe une corrélation significative chez les enfants entre certains troubles survenant à l'âge adulte qui jusqu'alors n'avaient pas été investigués -psychose maniaco-dépressive, états borderline, anorexie-boulimie, tendances suicidaires- et la prise par leur mère du DES durant sa grossesse.
Un détail : la découverte du DES remontait à 1938 et il n'avait pas fait l'objet d'un brevet : les labos se sont donc engouffrés dans le créneau et l'ont prescrit à tour de bras en France à partir de 1950 pour des indications diverses et variées en principe reliées à des risques de fausse-couches... mais aussi diabète, prise de poids excessive voire dans certains cas, pour faire accoucher plus rapidement une femme arrivée presqu'à terme ! (8 mois et demi, voir plus loin) le risque étant moindre ou nul lorsque l'exposition était tardive, du moins pour les bébés-rates (!) mais enfin nous ne sommes pas tout à fait des rates et il faut voir.
Note du 29/1/2011 : depuis la création de ce blog, 3 j à cette date, un autre cas dramatique a été signalé. Il s'agit d'une femme gardoise elle aussi -qui fut une des dernières à prendre puisqu'il fit retiré du marché juste après- dont la fille née en 77 s'est suicidée de la même façon à 25 ans après des problèmes psy identiques, qu'à l'époque on attribua, comme pour les enfants de Marie-Odile, évident cher Watson, au divorce de ses parents, ça ne mange pas de pain et ça fait bien taire les grandes gueules. Il faudrait faire investiguer tous les cas recensés -ce qu'a fait Marie-Odile Gobillard- par des chercheurs sociologues.
Depuis, elle a effectué une recherche qui pointe une corrélation significative chez les enfants entre certains troubles survenant à l'âge adulte qui jusqu'alors n'avaient pas été investigués -psychose maniaco-dépressive, états borderline, anorexie-boulimie, tendances suicidaires- et la prise par leur mère du DES durant sa grossesse.
Un détail : la découverte du DES remontait à 1938 et il n'avait pas fait l'objet d'un brevet : les labos se sont donc engouffrés dans le créneau et l'ont prescrit à tour de bras en France à partir de 1950 pour des indications diverses et variées en principe reliées à des risques de fausse-couches... mais aussi diabète, prise de poids excessive voire dans certains cas, pour faire accoucher plus rapidement une femme arrivée presqu'à terme ! (8 mois et demi, voir plus loin) le risque étant moindre ou nul lorsque l'exposition était tardive, du moins pour les bébés-rates (!) mais enfin nous ne sommes pas tout à fait des rates et il faut voir.
Note du 29/1/2011 : depuis la création de ce blog, 3 j à cette date, un autre cas dramatique a été signalé. Il s'agit d'une femme gardoise elle aussi -qui fut une des dernières à prendre puisqu'il fit retiré du marché juste après- dont la fille née en 77 s'est suicidée de la même façon à 25 ans après des problèmes psy identiques, qu'à l'époque on attribua, comme pour les enfants de Marie-Odile, évident cher Watson, au divorce de ses parents, ça ne mange pas de pain et ça fait bien taire les grandes gueules. Il faudrait faire investiguer tous les cas recensés -ce qu'a fait Marie-Odile Gobillard- par des chercheurs sociologues.
Le scoop à présent : un autre détail peu connu, en France où en principe l'entrée sur le marché du DES date donc de 1950, des femmes s'en sont vues prescrire dès 1948 -des "précurseurs" en somme c'est à dire des cobayes-... averties (ou non ?) que le médicament-miracle n'était pas encore en circuit... et de surcroît pour des indications OPPOSEES (accoucher un peu avant le terme alors qu'en théorie il était censé empêcher les fausses couches !?!) Une faveur. En principe les expositions en fin de grossesse seraient sans danger (?!)
Comment le sais-je ? parce que c'est mon cas : je suis née le 29 mars 1948 à Alès et ma mère s'en est vue prescrire à 8 mois et demi de grossesse. Cela n'a pas marché. Appel ici à des femmes ou des hommes qui seraient nés à la même époque (1948) à la clinique "Bonnefond" autrefois appelée "Maison de santé protestante" et qui auraient eux aussi été exposés in utero car, bien que pas documenté, le cas ne doit pas être rare. Question : pour quelle raison une prescription aussi absurde? Une erreur? L'obstétricien n'avait-il pas lu la notice? Un essai? Etait-il briéfé? Les gardoises ont-elles été les portoricaines des amerlocks ? (Le Gard est la région la plus pauvre de France: méfiez-vous donc si vous vivez dans un lieu-sinistré-reculé-de prolos-mal-informés qui n'iront pas faire de procès au cas où.) Par la suite, alors même que le médoc n'était pratiquement plus prescrit ailleurs -bien qu'il ne fut pas encore officiellement interdit- ses risques étant connus, il l'était encore massivement dans le Gard jusqu'en 77. Une parente à qui je l'avais déconseillé en 75, menacée* par le médecin à qui elle avait fait part de ses doutes de la fausse-couche tant redoutée, continua à en prendre durant TOUTE sa grossesse depuis le moment où celle-ci fut connue, et eut hélas une fille. Les gardoises furent-elles à la fois cobayes ET liquidatrices de stocks? Je n'ai aucun signe, ni mes enfants -ou quasiment- et la jeune fille DES née en 75 a été malade certes -toxicose, allergie grave au lait, à voir- mais ? Et surtout elle n'a pas encore tenté d'avoir des enfants. A voir aussi.
MEDECINE DE BROUSSE
EN REGIONS DESHERITEES
ou comment certains médecins traitent leurs patients
* Toujours sur le mode arrogant-menaçant-rassurant d'un VRP, je cite de mémoire les propos rapportés de ce gynéco, plaidant en 75 pour le DES : "voyons, on n'est plus au Moyen-âge, n'écoutez pas ceux qui croient toujours que la terre est plate... il serait criminel de ne pas profiter de ce que la science nous offre à présent. Et en cas d'accident, vous seriez la première à vous en mordre les doigts. Moi je ne veux que de beaux bébés bien à terme, j'exerce depuis 20 ans et je vous assure que vous en aurez un." !! Analyse de texte. Tout y est, comme pour la pub : dévalorisation et de la cliente qui doute et de ses amis ("qui croient encore que la terre est plate") ; lapalissades mégalomaniaques (..."je ne veux que de beaux bébés") ; suivies de promesses de gourou (..."je vous assure que vous en aurez un"..) ; peur, menace de cata en cas de "désobéissance" (..."vous vous en mordriez les doigts"...) ; suivies de culpabilisation au burin (.."il serait criminel de"..) ; invocation de la science-faux-nez (.."ce que la science nous offre"..) et de ses progrès (.."dont il serait criminel de ne pas profiter"); vantardise de bateleur (...j'exerce depuis 20 ans et je vous assure que..) et le levier de lourde charge ultra puissant qui ne manque jamais son effet : l'enfant, le "beau bébé" dont toutes rêvent... et c'est bouclé. Elle prit "son" DES durant 8 mois.
Un tel bonimenteur de foirail aurait dû être suspect: nullement, le risque -peut-être majoré?- de perdre le fœtus ayant obnubilé la malheureuse, comme tout ce qui concerne la maladie. Réaction de celle-ci qui rapporta ces propos : "il m'a bien rassurée tout de même, tu m'avais fait peur!" (!) Il est facile de faire croire n'importe quoi à de pauvres gens, inquiets à juste titre, ou inquiétés sans raison.. car on ne peut imaginer, ou alors ce serait pire, qu'il ne fût pas en 75 ! au courant des drames du DES -interdit ailleurs.- Ce type d'intox, courant vis à vis de gens fragiles intellectuellement et rentable, n'est pas justiciable. Pub mensongère pourtant, mais non : il n'est pas interdit d'assener à une patiente angoissée, en 75, alors que les risques sont connus de tous, "si vous prenez du DES, je vous assure que vous aurez un beau bébé" et "si vous n'en prenez pas, ce serait criminel et vous vous en mordrez les doigts". Elle sera rassurée et fera même une bonne pub pour un toubib si réconfortant... quant aux problèmes, si problèmes il y a, ils seront pour après, longtemps après en le cas, et d'ici là...
APRES MOI LE DELUGE
Plus le délai sera long entre les effets secondaires et la prise sur ordre du médoc, plus il sera difficile de faire le lien et ensuite de le plaider. Là, on est dans le cas d'école puisque ceux-ci, au plus tôt, n'apparaissaient qu'au bout de 7 ans. Mais quels problèmes! Et un intervenant, sur un forum récent d'un site que ne citerai pas apporte malgré lui de l'eau à ce moulin : sans doute médecin, très virulent, il me reproche ma recherche si longtemps après sur le mode qu'après tout ce temps, réveiller tous les c. qui vont se trouver quelque boutons à gratter c'est vraiment avoir du temps à perdre et chercher l'indemnité (!) etc... Dont acte. Et ajoute savoureusement que "je ne livre pas un scoop car tout le monde savait (?!) que le DES avait été utilisé pour avorter !" Ca c'est fort ! le DES servait donc à la fois à avorter et à empêcher les avortements, il fallait y penser!
ROMAN MEDICAL : 20 ANS APRES, UN DOUTE
SUR DES "HEROS" DE MON ENFANCE
D'autre part, la "preuve" de la "nécessité" ou a contrario de l'inutilité du médoc ne peut être apportée, et l'argument "sans le DES, vous auriez avorté", invérifiable, est fort. Mais parfois les radios, même 20 ans après, révèlent une prescription, non pas "abusive", il rare qu'un médecin le dise, mais "discutable"; tel celui que je consultai au sujet de la streptomycine qui avait été prescrite durant 1 an ou plus à ma mère en 49, sur laquelle je m'interrogeais [troubles de l'équilibre et autres qu'elle lui attribuait tout en demeurant reconnaissante au médecin qui l'avait sauvée]. Il avait repris le cabinet de son confrère depuis décédé mais conservé les radios ainsi que le dossier : à leur lecture, il s'étonna. Je l'entends encore: "c'était réglé en 2 mois je vois, apparemment, moi, j'aurais tout arrêté mais..." Le cas n'était donc pas aussi dramatique qu'on lui avait dit? [Très exactement "vous allez mourir."] Il confirma : "Non, elle a très bien réagi [...]" Allons plus loin: l'opération était-elle nécessaire? Il se troubla un peu: "Discutable, enfin.. de nos jours, on s'abstiendrait, surtout dans ce cas-là." Alors ? Une précision : nous faisions partie d'une classe relativement favorisée -enseignants-, certes la somme déboursée pour une intervention peu courante, en clinique privée où officiait une "star" venue de loin, le Dr Dreyfus-Lefoyer, était énorme [dépassement d'honoraires] mais la MGEN remboursait tout le reste. 20 ans après, difficile de se faire une idée sur la bonne foi de l'ordonnateur -ou de la star- que par ailleurs elle appréciait jusqu'à la vénération [d'origine juive, il avait échappé de justesse à la mort en 40.] Reste le doute. 1 an de strepto, l'opération, 1 an de sana puis hôtel médicalisé coûteux en montagne, et l'inquiétude toujours. Un autre détail : l'intervention, délicate et parfaitement réussie ["il était culotté, Dreyfus, d'avoir décollé si près de la plèvre..." avait observé son confrère, admiratif]... lui avait laissé une insensibilité totale d'une partie de la poitrine dont elle ne se plaignait jamais et même ne mentionnait jamais. Alors? Héros?
-Fin de la note.-
___________________________________________
Donc les
risques de cancers précoces chez les filles DES étaient connus (vagin,
utérus, sein) ainsi que de stérilité, d'inappétence sexuelle (anomalies
des organes génitaux, utérus bifides ou trop petits, règles tardives et
irrégulières...) mais pas les problèmes psy.. et surtout, les
garçons, considérés comme exempts, avaient peu été investigués. Faux :
d'après Marie-Odile Gobillard (mais pas seulement) on observe chez eux
aussi en proportion significative des anomalies sexuelles légères ou
graves (déviation du canal uretral, testicules non descendus, phimosis
particulièrement résistant...) De même, à la génération d'après, les
problèmes des filles et surtout des fils de mère DES -identiques à ceux de leur mère voire aggravés- étaient totalement ignorés. Ce n'est plus le cas.
Dangereux et interdit au delà des Pyrénées, inoffensif en deçà
Etant donné les risques et son peu d'efficacité, le DES fut interdit chez les femmes enceintes :
en 76, soit 5 ans après ! au Canada
en 77, soit 6 ans après ! en France, Autriche, Pays-bas
en 78, soit 8 ans après ! en Australie
en 81, soit 11 ans après ! en Italie
en 83, soit 12 ans après ! en Hongrie qui décroche le bonnet d'âne sur la question.
Cela
signifie que, connaissant les risques auxquels avec le DES ils
exposaient les femmes -au moins sur une génération- les pouvoirs publics
l'ont autorisé et des médecins l'ont largement prescrit pendant 5 à 12
ans dans 7 pays, un prochain scandale comparable à celui du sang
contaminé et des hormones de croissance. http://www.mediator-prion-hiv-petits-meurtres-entre-amis-
Naïveté
? Imbécillité ? Méconnaissance ? Volonté délibérée ? Lien entre les
donneurs d'ordre, les prescripteurs et les pabos pharmaceutiques -je
laisse la coquille-? "Is fecit cui prodest", toujours, celui qui fait
[est] celui qui [en] profite. http://www.le-steak-un-plaisir-minime-qui-coute-cher
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